Petite métaphore sur le thème de la psycho-généalogie.
« Ce qui se transmet, ce sont les émotions. »
Je suis ton enfant ; je peux être ton fils ou ta fille de sang, de cœur ou bien ton enfant intérieur.
Je n’en ai pas conscience mais je suis de façon innée un grand maître de la communication, la plus importante, celle qui ne passe pas par les mots.
Mon corps et mon cœur captent toutes tes attitudes, tes regards, tes gestes, le timbre et l’intonation de ta voix, ton odeur, ton état de fatigue et tes humeurs. Je suis une antenne si puissante que mon mental ne sait pas quoi faire de toutes ces données, de ce flot de perceptions. Il se contente de les vivre, d’être traversé par elles. Parfois cela m’épuise et, parfois, cela me remplit d’une énergie infinie qui m’aide à grandir.
Mon immense capacité à ressentir est un trésor : lorsque tu te sens bien, que tu chéris ma présence, elle me permet d’éprouver des joies qui me transportent, de sentir et voir l’Amour partout où mes yeux nouveaux se posent. Elle me connecte à toi et au monde et c’est ainsi que j’apprends le mieux. J’apprends à ne plus avoir peur, à comprendre ce qui m’entoure, à avoir confiance en moi pour pouvoir apporter de l’Amour en retour, à tout ce qui m’entoure.
Mon immense capacité à ressentir est un fardeau : elle me heurte à tes peines et à tes cris comme une petite barque de bois se heurte à la vague ou au récif. Elle me confronte au désespoir lorsque je sens que tu as renoncé à tes rêves avec tristesse et amertume. Elle me tétanise quand je ressens ta peur plutôt que de l’intérêt pour quelque chose de nouveau que l’on doit vivre ensemble.
« L’art du tissage. »
Le temps passe et je deviens aussi un maître dans l’art de tisser : vois-tu, je tisse une toile magnifique que j’aime bien appeler « Mentaline ».
La Mentaline est un réseau d’étoiles avec de longs filaments qui communiquent. Il fallait bien que je fasse quelque chose de ces pelotes d’émotions de toutes les couleurs. C’est avec elles que j’ai eu l’idée de la toile. Cette toile me permet de mieux voir tous les fils d’émotions ; je les arrange comme je veux mais surtout comme je peux : je cache un peu ceux dont les teintes me parlent moins, je resserre les mailles pour cacher les nœuds qui se sont glissés dans les fils, je double les fils rompus avec d’autres, plus solides.
Cette toile met de l’ordre dans mes émotions : j’apprécie m’en occuper d’autant plus qu’elle devient très belle. L’ensemble est équilibré, stable, fort et j’aime les motifs que dessine ma vie sur les bouts de toile où les fils sont doux, chatoyants et solides. Elle est unique.
Sur les parcelles plus fragiles et éteintes, car il y en a toujours, j’essaye d’apporter davantage de soins pour renforcer les mailles avec de l’attention et nouvelles pelotes d’émotions. Cela me demande de m’attarder sur ces morceaux que j’aime moins mais, si je ne le fais pas, la toile entière risque de se fragiliser. Je ne peux pas recommencer une Mentaline entière, ça n’est pas possible. Pas parce que je n’en ai pas la force mais parce qu’il est impossible de me débarrasser de tout le fil utilisé jusque-là. Il a façonné mon identité et je crois qu’il me constitue en grande partie. Et puis, les parties plus ternes semblent raviver les autres fragments de la toile, elles doivent avoir leur utilité pour apporter le contraste nécessaire pour apprécier l’ensemble et générer une émotion nouvelle qui ressemble de très près au bonheur : la gratitude.
Parfois, je me demande aussi comment font ceux qui tissent avec beaucoup de filaments fragiles. Il faut faire très attention aux nouvelles toiles en formation, ceux qui les tissent sont encore trop inexpérimentés pour se débrouiller uniquement avec des pelotes de fils brisés…
À ce sujet, il faut que te dise merci. Je crois bien que c’est beaucoup grâce à toi que ma Mentaline est si souple et résistante, si jolie quand elle ondule au vent de mes pensées.
« La transmission. »
Aujourd’hui je sais tisser seul, mais pas seulement : je peux aussi montrer aux autres comment faire même sans avoir accès aux fils de leurs émotions. Il me suffit d’être moi, toujours avec cette même façon de parler sans les mots : c’est ainsi que les autres entendent le mieux, qu’ils comprennent et m’imitent.
« Ce qui se transmet, ce sont les émotions ».
Ornella Occhipinti – Calacolori ©
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La Mentaline – Poster25,00€ – 65,00€